Pratiques collaboratives
“Apprendre est l’activité humaine qui nécessite le moins de manipulation de l’autrui. La majeure partie de l'apprentissage n’est pas le résultat d’une instruction, elle sera le résultat d'une participation sans entraves dans un environnement chargé de sens”

Ivan Illich
Les pratiques collaboratives, identifiées par Véronique Goudinoux et décrites comme de pratiques qui ne créent pas de communautés mais des “mondes temporaires”. Mondes réduits par le nombre de personnes qui le composent, mondes protecteurs puisqu'ils évitent de fixer les rôles, les pouvoirs et les connaissances au sein du groupe, ainsi que les activités proposées n'ont pas de finalité. Au contraire, ce monde ouvre des possibilités de rencontre, de dialogue, de conversation et d'action, ce sont des espaces intermédiaires, où les formes se créent et se recréent au sein du groupe d'individus qui le compose.
faire confiance de ce qui se passa dans le groupe
la circulation de la parole sans autorité et prendre soin de cette forme qui était en train d'être installée.
qu’un atelier est bien
plus un échange énergétique, un échange de pensées qu’un échange de technique
l'intention de distribuer la parole et du démantèlement de toutes les relations de pouvoir et d'autorité sur les autres nous progressivement conduits vers des pratiques coopératives.
instaurer un état
d'expérimentation et de recherche au sein même du groupe, des processus dans lesquels nous pourrions nous engager ensemble.
imaginer des moyens qui décentralisent et qui mettent à disposition les mots, les actions, la méthodologie.
c’est une invitation ouverte à
découvrir le “nous” : moi, l’autre et l’environnement.
En repartant de l'idée même de faire des ateliers, nous avons réalisé combien il est important d’expérimenter de nouvelles pédagogies et une méthodologie actuelle afin d’imaginer des moyens qui décentralisent et qui mettent à disposition les mots, les actions, la méthodologie.
lutter contre le mot projet, l'anticipation opératoire, et
l'hégémonie fixe des manières de faire. Puisque, c’est par les pratiques de coopération que,
nous nous rapprochons de la création d'un "nous", plutôt que d'un "ils" ou d'un "je".
L'idée était de s'engager collectivement dans des réflexions et des actions possibles face aux problèmes rencontrés de manière récurrente dans les cours ou dans les modules innovants d'ArTeC. En partageant nos expériences, la question qui s'est posée était :
comment se sentir dans une salle de classe ?

de “l’intelligence collective” nous a permis nous interroger sur les causes d'une réalité ou d'une situation au sein du collectif et d’Artec et ces mêmes interrogations nous ont permis d’engager des intentions et des actions qui ont été construites collectivement.
disposer.disponibilité.dispositif
c'est une proposition faite avec mes collègues du master où un dispositif conversationnel est développé et des actions collectives sont imaginées pour résoudre un problème commun.
Et si j'établis un contrat avec eux, un contrat de conception de la confiance. Et ceci a éclairci
mon écriture
Mais ce contrat devait être construit par tous. Influencé par les travaux de François Deck et l'expérience de la Banque des questions, où il parle d'"intelligence de groupe". Lorsque des personnes se réunissent pour parler et vivre une expérience commune, sans une certaine façon de programmer, sans rôles fixes, cela peut être risqué, mais il faut toujours faire confiance à ce qui se passe à ce moment-là, au présent et aux personnes présentes, à l'énergie que chacun projette et à l'influence de cette énergie. François Deck parle également de “l’indétermination" au sein du groupe comme d'une vulnérabilité au potentiel créatif, car elle permet au vivant d'émerger. En d'autres termes, l'incertitude peut donner lieu à la création de relations de collaboration imprévues, à la disposition de ressources - connaissances ou non- qui émergent au cours du processus et qui engendrent une façon de faire, laquelle n'est possible que grâce à la disposition des éléments qui sont apparus pour tenter de résoudre l'indétermination. Ainsi, une forme est inventée, en raison de la disponibilité des personnes et des ressources. D'après ce qui précède, je comprends par "intelligence de groupe", l'attribution par le groupe de rôles, qui sont soumis à la disposition d'être interchangeables, à la prise de décision pour résoudre les problèmes grâce à une disposition de ressources et de méthodes qui alimentaient le processus lui-même.
j'ai repensé à certaines de mes lectures sur Bell Hooks et Paulo Freire, aux concepts de "communauté enseignante" et de "l'éducation problématisée", qui m'ont permis de
comprendre l'importance d'établir une zone de confiance au sein du groupe. Une zone dans laquelle je cessais d'être l'animateur de l'atelier pour être accompagné et eux cessaient d'être des accompagnateurs pour accompagner et nous changions de rôle en continu. Ou le dialogue, entendu comme un acte d’écoute et de reconnaissance de l’autre et de soi, qui devient finalement un “nous”. Où réside la foi et la confiance dans les autres. Paulo Freire appelle le dialogue, un acte créatif qui exige beaucoup d’humilité, dans la communication il n’y a pas de place pour l’autosuffisance, personne n’est inférieur ou supérieur, ignorant ou sage.
Pour commencer notre partage d'histoires, d'expériences et de sentiments, il a été convenu
que ce seraient les mots à utiliser pour évoquer le souvenir des cours : mauvaises expériences,
mauvaises expériences, expériences qui n'ont pas été aimées, expériences qui n'ont pas été
aimées, expériences qui ont été moins aimées.





Après cela, un sentiment de confiance, d'empathie, d'écoute et une zone de confiance s'est réellement établie, et ce que nous voulions partager a été partagé. L'un des membres a parlé
des choses qu'elle a aimées, ils ont donc proposé d'écrire dans le catalogue les idées, les
sensations et les phrases qu'ils ont aimées dans les cours qu'ils ont suivis jusqu'à présent cette
année, la plupart d'entre elles étaient dues à la pédagogie et à l'énergie du professeur dans
le cours.






J'ai fini par leur proposer que le prochain atelier pourrait porter sur la création de votre MIP idéal ? Et ils ont été d’accord avec cette proposition. Nous avons ensuite distribué des rôles pour mener l’atelier, celles qui allaient apporter des matériaux tels que de la peinture, du linoléum, de l'encre, des marqueurs, du papier et aussi des matériaux de toutes sortes...
disposer.disponibilité.dispositif
conversationnel
cartographie de sensations
16.1